Naissance
des céramiques sigillées.
Le nom
de la terre sigillée provient de « sigillum »,
qui signifie sceau, cachet. Il désigne à la fois
la poterie qui sert de support et l’engobe, terre liquide
très finement décantée qui vernit et produit
un effet incomparable sur l’épiderme de la terre.
Les premiers vernis d’engobe.
Lorsque les premiers potiers ont éprouvé le besoin
de décorer leurs poteries, les surfaces ont d’abord
été incisées ou peintes, des coquillages,
des os, des cailloux ont servi de poinçons, des colombins
organisés ont orné les parois.
Le polissage a été pratiqué très tôt,
à l’aide d’une pierre très lisse, d’un
os. Il permet, en resserrant les particules argileuses à
la surface de la terre de rendre les pièces plus étanches,
de faire une surface lisse et douce, brillante, dont la couleur
varie selon les atmosphères de cuisson grâce à
une grande sensibilité au carbone dégagé
pendant les cuissons réductrices. Les poteries étrusques
bucchero nero étaient fabriquées de cette
façon (7ème siècle av J.C)
Au cours des siècles, les fours se sont perfectionné
et les températures de cuisson ont augmenté, permettant
l’obtention des couleurs rouges cuites en atmosphère
oxydante.
En même temps, les engobes s’affinent de plus en plus
en Grèce pour finalement donner les vases qui ont fait
la gloire des époques classiques.
Les décors rouges et noirs sont obtenus par affinages différents
de terres, ce qui les rend plus ou moins fusibles, donc plus ou
moins sensibles rapidement au carbone. Le vernis noir était
très fusible et était enfumé au cours de
sa fusion. Les décors rouges étaient peints avec
des vernis plus réfractaires qui n’étaient
pas encore en fusion lors de l’enfumage et lorsque la température
montait et que le potier ouvrait le tirage du four pour apporter
de l’oxygène, les rouges se révélaient
tandis que le carbone restait piégé dans le vernis
noir.
Petit à petit, les peintures vont disparaître au
profit de poteries recouvertes d’un vernis très fin
cuit en réduction, imitant la vaisselle métallique.
Puis les engobes sont devenus rouges, des décors en relief
sont apparus et les potiers D’arezzo, en Italie s’en
sont inspirés au 1er siècle avant J.C. pour la production
de poteries qui allaient devenir la marque de reconnaissance de
tout l’empire romain.
Puis les engobes sont devenus rouges, des décors en relief
sont apparus et les potiers D’arezzo, en Italie s’en
sont inspirés au 1er siècle avant J.C. pour la production
de poteries qui allaient devenir la marque de reconnaissance de
tout l’empire romain
|
|
La fabrication
Les sculpteurs façonnent des sceaux qui sont utilisés
pour creuser des décors en creux dans des moules d’argile
cuits à basse température pour rester poreux.
Les potiers fixent les moules sur le tour et plaquent une fine
épaisseur de terre sur la paroi du moule. En séchant,
la terre se rétracte et lorsque les poteries sont démoulées,
les décors sont en relief. Lorsque les pièces sont
sèches, elles sont trempées dans des bains d’engobe
très fin qui donne en cuisant un vernis rouge brillant.
On l’appelle également vernis d’engobe. Ces
procédés permettent de produire en grande quantité
et pour un coût très bas de la vaisselle d’aspect
éclatant de grande qualité qui attire l’ensemble
du monde romain.
Toutes
les conditions sont réunies, une réserve de terre
inépuisable, du bois, la rivière et une qualité
de travail exceptionnelle. Jamais la perfection de cet engobe
ne sera égalée et la production de plus de cinq
cents ateliers inonde le marché. On retrouvera des poteries
de La Graufesenque jusqu’en Inde !!!
Jusqu’au milieu du 1er siècle ap J.C., ce seront
les années de gloire, puis les décors vont devenir
plus grossiers et au second siècle, c’est le centre
de Lezoux qui prendra un grand essor sans toutefois avoir le monopole
du marché car des ateliers se développent au nord-est
de la Gaule, comme les ateliers d’Argonne dont la production
se prolongera jusqu’au 4ème siècle. Le retour
à des traditions celtiques, l’influence germanique
marqueront le déclin de la production de terres sigillées
qui disparaît avec l’empire romain.
Rapidement,
plusieurs centres se créent en Italie, dans le sud de la
France mais le plus important est incontestablement situé
au sud de Millau, sur le site de La Graufesenque.
|